Il se peut que vous remarquiez que l’affiche commémorative du 6 décembre de cette année, une initiative du Comité permanent provincial du statut de la femme d’OSSTF/FEESO, ait un aspect différent comparativement aux années précédentes. Au lieu du symbole de la rose, traité isolément, l’affiche de cette année présente une photo d’un bureau vide sur lequel est posée une rose. L’image est réaliste, certains y verront même quelque chose de froid, voire d’austère.
Cette année, le Comité du statut de la femme a jugé qu’il était temps de recadrer notre dialogue autour du 6 décembre 1989. Le cours du temps nous distance de plus en plus des évènements de cette journée et il est facile d’examiner les choses que les femmes ont accomplies au Canada depuis lors, sans nous demander quelles sont les leçons que nous pouvons continuer de tirer de la tragédie. Récemment, le mot-clic #MoiAussi (#metoo) a largement circulé sur les médias sociaux avec des messages de femmes dénonçant leurs expériences d’agression, de violence et de harcèlement sexuels. Nous ne pouvons, manifestement, nous décharger de la misogynie présente en 1989. Par le passé, nous disions, « Souvenons-nous ». À la place, cette année, nous incitons les membres d’OSSTF/FEESO à « N’oublions jamais ».
N’oublions jamais que les femmes font face à de vraies menaces chaque jour, dans les transports en commun, sur les lieux de travail, dans les écoles, en ligne et à la maison. N’oublions jamais que le monde est un endroit particulièrement peu sûr pour les femmes de couleur, les transsexuelles et les femmes de culture des Premières Nations, Métisse et Inuite. N’oublions jamais qu’en 2017, nos communautés regorgent de femmes qui affichent des messages de « Moi, aussi ». N'oublions jamais que Geneviève Bergeron, Hélène Colgan, Nathalie Croteau, Barbara Daigneault, Anne-Marie Edward, Maud Haviernick, Maryse Laganière, Maryse Leclair, Anne-Marie Lemay, Sonia Pelletier, Michèle Richard, Annie St-Arneault, Annie Turcotte et Barbara Klucznik-Widajewicz ont été assassinées parce qu’elles étaient des femmes. N’oublions jamais qu’il nous appartient maintenant d’honorer leur vie par l’action et par le changement.
Alors, placez cette nouvelle affiche, au message très fort, dans vos lieux de travail. Parlez de ce sujet à vos collègues et élèves. Dénonçons l’injustice. Soutenons nos sœurs. N’oublions jamais.
/Lauren Simmons, UPE D12 Présidente, Comité provincial du statut de la femme.