Forts de 100 ans : 1919-2019

Chapitre 1 · Chapitre 2 — D’ordre professionnel à syndicat

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Chapitre 2 — D’ordre professionnel à syndicat

La créationd’OSSTF/FEESO

OSSTF/FEESO a été fondé en 1919 lors de la période de la « panique rouge ». La Révolution bolchévique avait projeté la Russie dans une guerre civile et le socialisme et les militants syndicaux n’étaient pas en faveur.

À Winnipeg, les dirigeants syndicaux de la grève générale se faisaient traiter « d’espèces d’étrangers » et le gouvernement a cautionné une charge sanglante de la police montée sur une foule de grévistes. Ce fut tragique.

Alors, lorsqu’un groupe d’enseignants, de directeurs et de directeurs adjoints du secondaire a choisi cette année-là de s’associer à une fédération, ils voulaient sans doute un président qui n’avait pas froid aux yeux.

Par conséquent, W.C. « Billy » Michell était donc le candidat idéal pour le premier président d’OSSTF/FEESO. M. Michell était lieutenant-colonel lors de la Première Guerre mondiale. Son dossier de service faisait en sorte qu’il était difficile pour l’Establishment de l’accuser de rébellion et attestait de son engagement envers une cause et de son refus de baisser les bras au combat.

Et il en était de même pour de nombreux autres enseignants. Touchant un salaire annuel d’aussi peu que 500 $ dans le cadre de contrats individuels de courte durée, les enseignants pouvaient être congédiés en tout temps et sans motif. La profession se devait de réclamer le respect qu’elle méritait et les pertes personnelles et professionnelles étaient le prix que nous étions tous prêts à payer.

Walter Clarke, Walter Keast et d’autres ont créé les statuts d’OSSTF/FEESO et ont commencé à recruter les membres potentiels. En l’espace de quelques semaines, et malgré le risque d’un congédiement immédiat, 123 valeureuses personnes se sont engagées.

Lors de la soirée enneigée du 30 décembre, 62 délégués ont assisté à la toute première réunion, au Oddfellows’ Temple Hall, à Toronto. Afin d’éviter tout soupçon, ils se sont présentés en petits groupes de deux ou trois.

À la fin de la réunion, W.C. « Billy » Michell avait été confirmé comme président, et des prises de position avaient été établies en ce qui concerne la protection des conditions en salle de classe et le professionnalisme des enseignants.

Leur courage a porté des fruits. En l’espace d’un an, 95 pour cent du personnel enseignant du secondaire et des collèges sont devenus membres et la fédération a présenté un barème de salaire minimum pour guider les membres dans leurs négociations. Sans réel pouvoir de négociation, il s’agissait d’un autre risque important, mais au bout d’un an, presque tous les conseils avaient accepté les conditions.