Forts de 100 ans : 1919-2019

Chapitre 1 · Chapitre 3 — Prendre notre place à la table

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Chapitre 3 — Prendre notre place à la table

Prendre notre place à la table :La négociation collective et la protection des membres

Depuis sa création le 30 décembre 1919, la Fédération des enseignantes-enseignants des écoles secondaires de l’Ontario (OSSTF/FEESO) a eu comme raison d’être, d’abord et avant tout, la protection de ses membres. La création d’OSSTF/FEESO est née de la préoccupation pour le bien-être économique des enseignantes et enseignants du secondaire en Ontario, et au cours de ses premières années, les efforts de la Fédération étaient principalement concentrés sur le salaire, l’ancienneté et le fonds de retraite (ou Teacher Superannuation Fund comme on l’appelait auparavant).

Au cours des 100 dernières années, OSSTF/FEESO a passé beaucoup de temps aux tables de négociation et, une chose demeure certaine, il ne s’agit pas strictement de questions monétaires. Certes, c’est un élément important, mais comme personnes individuelles et comme groupe, la priorité d’OSSTF/FEESO est toujours demeurée concentrée sur la protection et l’amélioration de l’éducation publique. Et c’est cela, en plus des décennies de travail acharné des membres d’OSSTF/FEESO dans le but d’acquérir et de conserver ces droits, qui fait la grande importance des droits de négociation.

Dans les débuts d’OSSTF/FEESO, chaque membre devait négocier sa propre entente chaque année et il était surtout question des obligations du travailleur et des droits de l’employeur.

En 1926, la Fédération a commencé à prôner une entente type qui continuerait d’une année à l’autre. Il a fallu cinq ans, soit jusqu’en 1931, pour y arriver. Il n’avait que deux pages et son usage par les conseils scolaires était volontaire. Presque 20 ans plus tard, OSSTF/FEESO a enfin obtenu que le gouvernement provincial fasse en sorte que tous les conseils scolaires utilisent une entente type. L’année suivante, il a reconnu le droit d’OSSTF/FEESO de négocier collectivement. Il s’agissait d’une grande victoire.

Transportons-nous au début des années 70, où les choses ont commencé à déraper. Le gouvernement envisageait le retrait du droit de grève ou de négocier tout élément autre que le salaire. Cela n’allait pas passer et, au cours des trois années suivantes, il y a eu 28 grèves. À un moment donné, 8 000 enseignants ont menacé de démissionner et, en 1973, une grève provinciale a finalement convaincu le gouvernement d’abandonner cette idée.

Les années 80 et jusqu’au début des années 2000 ont été dominées par des modifications imposées par le gouvernement qui allaient à jamais altérer l’éducation publique et les conditions de travail des travailleurs de l’éducation. Les années 80 ont été le théâtre de la lutte d’OSSTF/FEESO contre le Projet de loi 30, qui cherchait à étendre le financement complet aux écoles catholiques. Cette lutte a entraîné une contestation constitutionnelle qui s’est rendue jusqu’en Cour suprême du Canada. Dans les années 90, OSSTF/FEESO a réorienté ses activités vers la protection des régimes de retraite alors que le gouvernement a adopté des modifications obligeant le fonds de retraite des enseignants et le fonds de redressement à devenir le Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l’Ontario (RREO). Pour sa part, le milieu des années 90 jusqu’au début des années 2000 a donné lieu au très tumultueux contrat social, suivi de la « Révolution du bon sens » de Mike Harris.

La négociation a changé à tout jamais au cours du règne libéral de 2003 à 2018. À partir de l’imposition de la Loi 115, des grèves, d’une contestation en vertu de la Charte, jusqu’à l’adoption éventuelle Loi 122, donnant lieu à la Loi sur la négociation collective dans les conseils scolaires (LNCCS), les membres d’OSSTF/FEESO ont acquis d’importants gains, mais les Libéraux allaient imposer des défis encore plus grands en ce qui a trait au processus de négociation pour les travailleurs de l’éducation en Ontario, dans un avenir prévisible. 

En 2018, le gouvernement conservateur de Doug Ford a été élu au pouvoir. Jusqu’à présent, son point de mire a été les coupures de financement, l’augmentation des effectifs des classes, l’affaiblissement de l’éducation publique et une loi qui impose un contrôle des salaires et des avantages sociaux pour les travailleurs de l’éducation. Les négociations ont commencé, mais il va sans dire que le résultat en demeure incertain.   

Tout au long de notre histoire, les membres d’OSSTF/FEESO ont beaucoup sacrifié, mais en fin de compte, nous avons acquis le droit de grève, la négociation de bonne foi et l’absence de restriction au programme de négociation. Nous avons fait tout en notre pouvoir, notamment négocier de plus petites classes, accroître le financement par élève, les ressources pour les besoins particuliers et beaucoup plus encore qui touche directement nos élèves.

Malgré les défis actuels, nos membres et notre équipe de négociation sont déterminés à protéger les droits de négociation qui ont été si laborieusement acquis. Cette détermination provient de la compréhension qu’il n’y a pas d’autres options.

La négociation collective, c’est notre moyen de nous porter à la défense de l’éducation publique en Ontario.

Strike Action 2015 – District 3, April 27

Strike Action 2015 – District 13